Conference episcopale

L´impasse d´une toute-puissance masculine.

Une conférence épiscopale sur le thème d´importance des abus sexuels au sein de l´église catholique vient de s´achever. Les commentaires sur ses résultats auront été aussi unanimes à en dénoncer la fadeur qu´ils auront été brefs. Pourtant il reste bien des choses à en dire. Ces décisions ne mettront probablement pas fin aux maltraitances infligées par des hommes d´église. Mais elles révèlent l´immense difficulté pour une organisation détentrice d´un tel pouvoir de réellement se remettre en cause. Pouvoir et courage sont-ils bien compatibles !?

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Un sentiment désagréable au regard de la photo ci-dessus illustrant l´évènement est á l´origine de ce billet. On y voit un cadre parfaitement grandiose dans lequel une beauté particulièrement formelle crée la sensation qu´en son sein ne peuvent s´exprimer que des paroles de provenance divine. On y voit un parterre de têtes uniformément coiffées qui nous tournent le dos créant un effet de masse et de caste au-dessus du commun des mortels. On y voit une tribune de laquelle un représentant suprême délivre un message qui sera incontesté.

Chaque détail ou symbole semble si bien choisi pour exprimer la puissance que l´intention en est fort probable. Le résultat quant à lui est acquis, depuis deux millénaires l´église catholique est un des plus grands pouvoir de la planète, au-dessus des frontières et des hommes. Un pouvoir entre des mains exclusivement… masculines.

Jusqu´où peut-on aller pour préserver un tel pouvoir ? L´actualité nous répond « Jusqu´au pire ».

L´objectif initial de déclarer un clergé chaste était pour le moins ambigu. D´une part l´intention noble de ne pas polluer sa spiritualité de désirs qui tirent souvent l´homme vers le bas et peut-être montrer le chemin d´une humanité qui n´aura un jour probablement plus besoin de sexualité pour se pérenniser. De l´autre l´acceptation du bénéfice secondaire, celui de se placer au-dessus du reste de l´humanité. Mais était-il vraiment secondaire ? Cette proclamation de chasteté a bien apporté pouvoir à l´église mais sa noblesse est restée plus intentionnelle que réelle.

Un précédent billet évoque le manque d´humilité d´un dogme particulièrement difficile à gérer pour un homme d´église. Face au constat sans appel de son échec, il paraissait normal d´espérer un message plus humble de la part du haut-clergé... Il est normal de de ne pas l´avoir reçu.

Si de multiples raisons dont l´inertie d´un vaisseau à la barre quelque peu grippée par les siècles, peuvent l´expliquer, la principale reste dictée par la nature de tout corps vivant à protéger son existence. Lorsqu´un pouvoir est détenu, plus ses avantages sont importants plus il est difficile de le réformer. Pouvoir et courage cohabitent difficilement et cette conférence en est la démonstration.

Cet exemple d´une masculinité exclusive cramponnée à son pouvoir est certainement un cas d´école. Il montre la stérilité et les dangers de l´enfermement dans une vision du monde excluant le féminin. Cet écueil peut-il être évité par une religion ? Le protestantisme montre que oui. Mais qu´en est-il de notre quotidien ? Nous sommes tous détenteurs d´un quelconque pouvoir, les grands facilement identifiables, les petits beaucoup moins. Sommes nous conscients qu´ils pourront d´autant plus bénéficier à notre vie et au monde que nous aurons su les partager ? Et encore plus surement si nous avons su y associer le féminin ?

Bonne chasse

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