Superman 2

Votre performance ? Mauvaise programmation

La croyance d´une performance indispensable au statut d´homme pèse lourdement sur nos épaules. Nous devrions être performant physiquement, professionnellement, en tant qu´époux, père, en fait, dans toutes les situations de notre vie. En faire un apriori fondateur de notre masculinité nous pousse dans nos limites compromettant toute notion de paix. S´en libérer demande du recul pour découvrir nos véritables aspirations et les comparer aux injonctions auxquelles nous avons été soumis. Restera le courage de trancher pour les laisser à ceux qui les ont proposées et construire notre vie sur des critères personnels beaucoup plus nourrissants.

Essayons de changer ce regard.

Observez la nature. Dégage-t-elle une quelconque sensation de performance ? Peut être celle d´une efficacité incroyable d´avoir produit un aussi puissant et magnifique résultat. Observez-vous lorsque vous vous sentez profondément bien. Cela a-t-il un rapport avec la performance ? N´est-ce pas le même sentiment qui se dégage de chaque instant de partage, de plaisir ? Aucun compartiment de votre vie ne nécessite d´être performant pour mieux en profiter. Pourtant ce vilain petit virus continue à altérer le discernement de beaucoup d´entre nous.

Il faut certainement remonter très loin pour en identifier le programmeur. Il n´a même pas été malveillant. Le plus souvent il a juste copié collé dans votre cœur d´enfant le bout de code qu´il avait déjà en lui. Pour en éviter le rejet il a verrouillé votre consentement en l´assujettissant à son amour et s´il ne l´a pas vraiment fait, c´est vous qui l´avez cru.

Pour être aimé, il fallait donc être performant, gagner des combats, monter sur la première marche des podiums, peut-être même avoir la plus belle épouse, les plus beaux enfants et aller côtoyer le phantasme de la toute-puissance. Une course effrénée, sans fin ni espoir pour atteindre une excellence totalement étrangère. Car la victime de l´affaire est restée sur le carreau il y a tout aussi longtemps. Ce petit garçon plein de rêves et de tout ce qui en faisait un être unique a été bâillonné et jeté aux oubliettes.

Maintenant je commence à m´en rappeler. Je cherche à me remettre encore plus en contact avec lui. L´émotion devient l´anti-virus absolu et la performance le mirage qu´elle a toujours été. Je n´ai besoin de plaire à personne, juste de m´aimer en prenant dans mes bras ce petit garçon pour enfin m´occuper de lui. Il va devoir redécouvrir pas à pas qu´il a le droit d´exister tel qu´il est, non comme il le devrait. La performance n´a jamais été une obligation. Le ciel s´éclaircit.

Le Bonheur c´est droit devant !

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